On entend de plus en plus parler de blockchain comme alternative aux bases de données traditionnelles. Pourtant, ce concept informatique reste encore pour beaucoup complexe à appréhender. Afin de mieux comprendre la blockchain, revenons sur ses origines et voyons quelles en sont les applications dans le monde réel.
Blockchain : une histoire de Bitcoins
Historiquement, Blockchain et Bitcoin sont intimement liés. En effet, la notion de chaîne de blocs a été introduite en 2009 par Satoshi Nakamoto avec la monnaie cryptographique Bitcoin. Les principes fondateurs de cette devise virtuelle étaient de la rendre libre de tout contrôle central, anonyme et infalsifiable.
Il faut donc voir la blockchain comme une base de données décentralisée et répartie sur différents serveurs. Chaque utilisateur du réseau possède une partie des données cryptées (un bloc de la chaîne) et a librement accès au registre comptable des transactions.
Lorsqu’une modification du registre public est requise (achat de Bitcoins ou virement entre utilisateurs), la transaction nécessite d’être décryptée et validée par l’ensemble des utilisateurs qui se partagent le bloc en charge de stocker cette information.
Un moyen de lutter contre la fraude
Dans les faits, une majorité d’utilisateurs suffit à valider de manière sécurisée une transaction. Car un utilisateur ne peut posséder plusieurs blocs identiques et en altérer les données sans que les autres ne le détectent lors du processus de validation.
C’est la raison pour laquelle la blockchain commence à ouvrir la voie à de nouveaux usages. Elle a notamment été expérimentée en France dans le cadre des élections du parti « Nous Citoyens », afin de garantir la sécurité et la transparence des votes en ligne.
De son côté l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) se penche sur la question d’un système mondial de traçabilité des médicaments pour rendre la chaîne d’approvisionnement plus fiable. Quand on sait que 10 à 30 % des médicaments vendus dans les pays en développement sont des contrefaçons, la blockchain permettrait ainsi d’éviter près de 700 000 décès par an.
Smart contract et objets connectés
Les assureurs se mettent eux aussi à entrevoir les possibilités offertes par cette avancée technologique. En plus d’éviter la fraude à l’assurance (grâce à un registre commun à tous les assureurs et consultable par tous), la blockchain contribuerait à leur faire réaliser de sérieuses économies. Les délais et coûts de traitement des dossiers seraient alors grandement réduits.
Avec la mise en place de « smart contracts » (contrats intelligents), les assurés pourraient être plus rapidement indemnisés en cas de sinistre. La présence d’objets connectés dans les véhicules et les habitations permettrait de déclencher immédiatement le contrat de l’assuré. Un système gagnant-gagnant qui profiterait tant aux assurances qu’à leurs clients.